Also available in epub format
La protection sociale en Russie une approche historique du système de protection du IXe siècle à nos jours
- Write a review
Also available in epub format
Public
Historiens et Responsables de la protection sociale et Russophiles
Resumé
Depuis les bouleversements qu’ont connus les pays de l’Est européen, il existe une abondante littérature technique, dans le domaine social en particulier, sur les pays qui ont rejoint l’Union européenne où sont candidats à la rejoindre. Il n’en va pas de même paradoxalement en ce qui concerne la Russie elle-même bien qu’elle ait été à l’origine de l’extension sur le glacis soviétique d’institutions sanitaires et sociales organisées, au moins apparemment, d’une manière quasi uniforme. C’est pourquoi le Comité d’Histoire de la Sécurité sociale a accepté de soutenir la publication d’un travail élaboré par Olga ARTEMOVA. Son travail, commencé lors de sa participation au cycle « étranger » du CNESSS (devenu depuis EN3S = Ecole nationale supérieure de Sécurité sociale), exploite des informations recueillies à la source russe. Sur un pareil sujet, il est apparu utile de faire appel à quelques contributions complémentaires : d’une part, Jean Besson, russophone averti et membre du Comité d’Histoire de la Sécurité sociale en qualité de représentant de la CANSSM, nous apporte un complément non négligeable concernant l’ancien régime tsariste, d’autre part, Pierre Auffret, expert reconnu à Bruxelles, consultant international et spécialiste en assurance santé auprès des gouvernants des pays de l’Est qu’il parcourt en tout sens depuis plus de 20 ans, a bien voulu nous faire part de ses constatations recueillies sur place. Le travail présenté, en montrant le chemin parcouru avant 1917, donne une idée du capital social de structures et d’établissements en nombre ayant pu constituer la masse critique et l’armature nécessaires à toute généralisation de prestations universelles. En s’intéressant ensuite aux résultats de masse, plus qu’aux vitrines de prestige dont bénéficiaient des privilégiés du régime soviétique généralement seules présentées aux étrangers, ce travail offre une vision plus réaliste tant de la face sociale de ce régime que de la difficulté de se déprendre des habitudes créées. Avec la « perestroïka », le « cliquet » de dépenses sociales importantes en termes de part du PIB a produit tout son effet ; c'est-à-dire qu’il a été difficile de les réduire en période de crise financière et qui plus est de réformes : les dépenses du système ancien s’ajoutent à celles du nouveau et les redistributions se font mal ou de manière aléatoire, voire pas du tout. Pour autant cet avantage n’est resté que temporaire, la crise qu’ont connue les pays de l’Est européen et plus particulièrement la Russie, perdurant – à ce titre elle fût aussi grave que celle de 1929 -, « in fine », l’ensemble des prestations sanitaires et sociales a perdu de sa valeur réelle et aujourd’hui, on manque encore de recul pour analyser quelles auront été les répercussions sociales de la flambée des prix des matières premières et de la crise financière récentes. Originaire de Russie, où elle a reçu une licence en économie de l’Université N.A. Dobrolioubov, Olga Artemova obtient un DEA en Études européenne à l’Institut européen de l’Université de Genève et un Diplôme d’études spécialisées en gestion des organismes sociaux à L’École nationale des études supérieures de la sécurité sociale à Saint-Étienne. Elle poursuit des études doctorales en économie internationale à l’Université Pierre-Mendès- France à Grenoble et s’intéresse aux problèmes de la protection sociale dans les pays d’Europe centrale et orientale, incluant la Russie. L’une des questions centrales de ses recherches est l’évolution historique des systèmes de retraite et les développements récents en matière de réformes des régimes publics des pays en transition. Elle analyse des aspects juridiques, économiques et politiques des transformations en cours tout en tenant compte des acteurs internationaux influents tels que le FMI, la Banque Mondiale, l’OCDE et la Commission européenne qui jouent un rôle important dans les choix politiques des pays émergents en matière de réformes de leurs systèmes de protection sociale.