- Rupture de stock
PI2009132 ESTIMATION DE L'ÉVOLUTION DE L'ARTIFICIALISATION DES TERRES A L'ÉCHELLE DÉPARTEMENTALE
- Donnez votre avis
Résumé
Dans le contexte d’une artificialisation croissante du territoire liée au processus d’étalement urbain, la cartographie précise, sur de larges territoires, des surfaces déjà artificialisées et l’estimation régulière de leur évolution représentent un enjeu important vis-à-vis de leur fort impact sur l’environnement. L’objectif de cette étude est double : il est de mettre en évidence l’artificialisation du territoire qui s’est produite au cours des vingt dernières années à une échelle départementale, à travers l’étude de l’évolution de la tache urbaine avec des données de télédétection d’une part, et de déterminer, à partir des mêmes données, les classes d’occupation et d’utilisation des sols au détriment desquelles cette artificialisation s’est produite, d’autre part. Une classification de deux images satellites, une image Landsat TM et une image IRS-LISS, a été effectuée selon une approche orientée objet pour mettre en évidence l’évolution de l’artificialisation des terres sur le département de l’Ille-et-Vilaine sur une période d’une vingtaine d’années, de 1984 à 2005. La classification a été précédée d’une phase de segmentation à deux niveaux hiérarchiques emboîtés qui a permis de classer successivement avec des méthodes de classification différentes les objets relevant de la tache urbaine d’une part, et les espaces agricoles et naturels d’autre part. Les résultats obtenus montrent que les surfaces artificialisées correspondant ici à la tache urbaine ont quasiment doublé en Ille-et-Vilaine (+92 %) entre 1984 et 2005, gagnant ainsi l’équivalent de trois fois la superficie de la ville de Rennes, soit 15 000 hectares. Ils mettent en évidence que trois logiques d’urbanisation sont à l’oeuvre sur le territoire départemental : un développement diffus de la tache urbaine en milieu rural autour des bourgs, plus intense à l’ouest et au sud de l’agglomération rennaise ; un fort développement de la tache urbaine en chapelet le long des axes routiers dans l’aire urbaine rennaise, surtout à l’est ; une diffusion de la tache urbaine en rétro-littoral dans l’arrièrepays de Saint-Malo. Ils montrent aussi que la croissance de la tache urbaine a été particulièrement forte au sud du département où la surface artificialisée a triplé alors qu’elle n’a que doublé, dans la partie nord, et qu’elle se produit préférentiellement le long de certains axes routiers et le long des cours d’eaux principaux. Enfin, ils mettent en évidence que l’extension urbaine est responsable de presque les deux tiers des changements d’affectation d’occupation du sol ayant eu lieu sur le département, et qu’elle s’est effectuée majoritairement au détriment des cultures et des prairies et dans une moindre mesure des surfaces boisées. L’approche adoptée est aisément reproductible et peut être complétée par une analyse détaillée des caractéristiques de l’extension du bâti et des infrastructures associées, effectuée à une plus grande échelle à partir d’images de télédétection à très haute résolution spatiale.
Mots-Clés
Étalement urbain, Occupation des sols, Méthode orientée objet, Classifications par fonctions d’appartenance, Landsat TM, IRS-LISS.