Barthélémy Courmont – Vous explorez dans votre livre un aspect très précis, mais déterminant, de la relation entre la Chine et les Etats- Unis. A quand estimez-vous le début de cette surestimation de la menace militaire chinoise par le Pentagone ? Jean-Loup Samaan – Quand on se plonge dans les archives multiples du Département de la Défense américain, on note le début de la question de la « menace militaire chinoise » dans la littérature grise au début des années quatrevingt- dix. Ce sont d’abord des études, des rapports commandés par la cellule de prospective d’Andrew Marshall qui font émerger la problématique. Puis après la crise de Taiwan de 1996, l’US Navy et l’Air Force concentrent à leur tour un pan de leur réflexion stratégique à la montée en puissance de la Chine. Si cette chronologie correspond assez bien au propre développement militaire de Pékin, on peut également ajouter une dimension bureaucratique : celle du Pentagone dans les années 90, ce sont les années juste après l’effondrement de l’URSS et le budget de la défense fait l’objet de débats houleux au Congrès.
Beaucoup a été dit et écrit sur la motivation au travail depuis l’avènement des organisations modernes. Les théories gestionnaires de la motivation ont focalisé leur apport sur l’identification des stimuli externes qui pouvaient être actionnés par les organisations et leur relais, les managers, dans l’optique de susciter la motivation des individus. Cet article propose un retournement d’approche. La motivation au travail y est appréhendée comme une dynamique éminemment individuelle résultant de l’investissement de trois registres d’activités : les Obligations, les Initiatives et les Aspirations. Ces trois registres sont indispensables à chaque individu au travail ; ils sont propres à chacun (leur contenu varie d’un individu à l’autre) et sont en évolution permanente, au fur et à mesure qu’ils sont effectivement investis et que l’individu avance en âge. Cette conceptualisation fonde une nouvelle approche de la gestion de la motivation en organisation : l’orientation qu’elle propose est de faire de chaque individu au travail à la fois le gardien et le régulateur de ses Obligations/Initiatives/Aspirations.