BC2015231 SALMONELLA
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Résumé
La fièvre typhoïde, la plus grave des salmonelloses humaines, a constitué un modèle dans l’étude des maladies infectieuses. Elle fut individualisée avant l’ère bactériologique sur la base des signes cliniques et des lésions ulcéreuses de l’intestin (Petit et Serres 1813, Bretonneau). Pettenkoffer (1868) mit en évidence le rôle de l’eau de boisson dans sa dissémination. En 1880, Eberth observa le bacille de la typhoïde dans des coupes de rate et de ganglion lymphatique, mais c’est Gaffky qui en obtint la culture en 1884. En 1885, Salmon et Smith isolèrent chez des porcs atteints de « hog cholera » aux États-Unis un bacille que le vétérinaire français Joseph Lignières nommera « le microbe du Hog-choléra de Salmon » et le considérera comme l’organisme type d’un nouveau groupe d’affection les « Salmonelloses ». En 1896, Widal ayant eu l’idée d’agglutiner des souches de bacille typhique avec le sérum de malades atteints de typhoïde, découvre la diversité antigénique de ces bacilles. L’étude séparée des antigènes somatiques O, flagellaires H, et de surface Vi date des travaux de Weil, Felix, et Mitzemacher en 1918. L’inventaire de la diversité antigénique de ces bactéries, maintenant regroupées dans le genre Salmonella a été l’oeuvre successivement de White (1926), Kauffmann (1934-1965), puis Le Minor (1965-1989). La découverte des « îlots de pathogénicité » à l’ère de la génomique éclaire d’un jour nouveau l’évolution des bactéries pathogènes et fait des Salmonella un modèle d’étude.