L’École française de géographie s’est imposée par sa capacité à rendre compte de la diversité naturelle et culturelle de la planète. C’est à l’échelle de territoires qu’elle désignait comme des « régions » qu’elle identifiait la complexité des rapports qui s’établissaient entre les hommes et leur environnement naturel. Cette démarche, essentiellement empirique, fut remise en question dans les années 1960, la géographie s’affirmant alors comme une « science de l’espace ». Priorité était donnée à une réflexion théorique ouvrant la voie à des recherches sur les processus d’organisation de l’espace terrestre afin d’en identifier les structures et d’en comprendre les dynamiques. Mais pour beaucoup de chercheurs, cet espace géographique appréhendé comme un des éléments du système social les a conduits à placer au cœur de la réflexion non plus l’espace en général, mais les processus socio-spatiaux qui contribuent à sa différenciation, c’est-à-dire les notions de territorialité et de territoire.
Cet article porte sur les activités actuelles et futures des équipes d’analyse Investissement Socialement Responsable (ISR) de la gestion d’actifs en France. L’objectif de cet article est d’étudier une éventuelle convergence entre la gestion d’actifs classique et la gestion ISR, notamment au travers d’une étude détaillée des tâches réalisées par ces équipes et de leur positionnement dans l’industrie de la gestion d’actifs. Les résultats d’une enquête réalisée en France en 2009 auprès des principaux acteurs du domaine y sont présentés. Ces résultats semblent indiquer une convergence en cours entre l’ISR et la gestion classique (mainstream), même s’il semble encore y avoir une grande hétérogénéité de pratiques qui traduit une phase de transition, dans un domaine encore très fragmenté.