MM200919936 Les pays du Conseil de coopération du Golfe : à nouvelles tendan
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Introduction
Les pays membres du Conseil de coopération du Golfe, (Koweït, Arabie
Saoudite, Bahreïn, Qatar, Émirats arabes unis et Oman), ont enregistré en un
demi-siècle un essor démographique spectaculaire consécutif à la découverte
et l’exploitation des hydrocarbures. En 2005, ces pays comptaient 33,5 millions
d’habitants dont 12,5 millions d’étrangers. Leur croissance démographique,
économique et urbaine a largement reposé sur les migrations internationales de
travail. À l’échelle du CCG, les étrangers forment plus de 37 % de la population
résidente, proportion qui s’élèverait respectivement à 65 %, 70 % et 80 % pour
le Koweït, le Qatar et les E.A.U. Au regard de l’ampleur du phénomène, si elles
ont suscité l’intérêt, souvent secondaire ou passager dans leur production
scientifique, de démographes, sociologues, géographes, politologues ou
anthropologues, les migrations internationales de travail dans le Golfe n’ont
pas inspiré beaucoup de travaux de référence. Cela s’explique sans doute par
les lacunes de l’appareil statistique des pays du Golfe, mais aussi peut-être,
en tout cas pour ce qui est de la France, par des héritages orientalistes et
les structures de la recherche sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui
décentrent le regard sur le Golfe dans une perspective proche-orientale 1. Il nous
a donc paru utile de nous livrer à un bilan de la façon dont a été étudié ce
phénomène car il importe d’avoir une approche qui prenne en considération les pays émetteurs asiatiques 2 depuis longtemps principaux pourvoyeurs de
force de travail, pas seulement dans les emplois peu qualifiés. Nous voudrions
donc, dans un premier mouvement, proposer à la fois un état de la question, un
état des sources et un état des lieux afin de rendre compte de dynamiques qu’il
convient de préciser en tenant compte des différences d’un État à l’autre.