Emmanuel Lincot : Redécouvre-t-on la pensée des réformistes musulmans kémalistes dans le contexte intellectuel ouïghour d’aujourd’hui ?
Dilnur Polat : Pour répondre à cette question, il faut comprendre le contexte historique actuel de la Turquie depuis le temps d’Atatürk. Quelles ont été les réformes islamiques menées au temps d’Atatürk ? Cette question est aujourd’hui largement discutée sur les sites ouïghours1 et a divisé profondément en deux les antis et pros Kemalistes, tout comme en Turquie. Avant d’arriver à ce débat sur les réformes de Mustapa Kamal (prononciation en ouïghour) et ses influences sur les intellectuels ouïghours, rappelons – sur le plan historique – la place de la Turquie chez les Ouïghours depuis l’annexion de leur région par la Chine. Pendant très longtemps, jusqu’à l’ouverture des frontières avec la proche périphérie des régions contrôlées par la Chine – à partir des années 80 – les Ouïghours ne connaissaient pas grand-chose de la Turquie et ils revendiquaient encore moins leur identité turque. Même après l’ouverture des frontières, les Ouïghours n’ont pas eu beaucoup de possibilités de circuler vers l’ouest. Ce sont notamment les hommes d’affaires qui ont développé les échanges commerciaux entre la région ouïghoure et les républiques de l’Asie centrale. L’influence de la Turquie est restée minime, hormis les quelques romans turcs traduits en ouïghour2. A partir des années 2000, les Ouïghours de Turquie commencent à investir dans leur pays natal et dans le même temps, les hommes d’affaire ouïghours ont développé toute une chaîne de supermarchés qui sont remplis d’abord de produits alimentaires turcs.
Cet article porte sur les activités actuelles et futures des équipes d’analyse Investissement Socialement Responsable (ISR) de la gestion d’actifs en France. L’objectif de cet article est d’étudier une éventuelle convergence entre la gestion d’actifs classique et la gestion ISR, notamment au travers d’une étude détaillée des tâches réalisées par ces équipes et de leur positionnement dans l’industrie de la gestion d’actifs. Les résultats d’une enquête réalisée en France en 2009 auprès des principaux acteurs du domaine y sont présentés. Ces résultats semblent indiquer une convergence en cours entre l’ISR et la gestion classique (mainstream), même s’il semble encore y avoir une grande hétérogénéité de pratiques qui traduit une phase de transition, dans un domaine encore très fragmenté.
Depuis une dizaine d’années, la littérature voit se multiplier des travaux cherchant à identifier les différents leviers à actionner afin d’encourager l’innovation au sein des entreprises. En prolongement de ces travaux centrés sur l’émergence d’une « culture de l’innovation », l’état de l’art réalisé dans cet article nous permet d’établir que créer une atmosphère de « sécurité psychologique » est le seul moyen permettant que :
– les membres de l’organisation ne soient pas paralysés par la peur d’échouer et continuent de proposer des projets audacieux,
– ces mêmes acteurs tirent les leçons des erreurs qui seront inévitablement commises au cours du processus d’innovation et soient en mesure de ne plus les reproduire. Nous suggérons, à ce titre, quelques axes de réflexion pour créer une culture du « droit à l’erreur » au sein des organisations, à commencer par la refonte des systèmes de sanction récompense et par l’inclination de la direction à « légender » les échecs. Nous soulignons néanmoins que ce qui est éventuellement possible dans le contexte de la culture américaine ne l’est pas forcément dans celui de la culture française.